Dès janvier 2025, la loi Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire (AGEC) impose de nouvelles règles à l’ensemble de la filière emballage. Quotas de réemploi, traçabilité, sanctions et écoconception deviennent incontournables pour les industriels, distributeurs et prestataires. Pour les professionnels, il ne s’agit plus seulement de répondre à un impératif environnemental, mais aussi d’anticiper des impacts économiques, organisationnels et concurrentiels majeurs. Pour vous assurer de rester conforme et compétitif dans une économie circulaire en pleine mutation, voici un récapitulatif clé de la loi AGEC.
Pourquoi la loi AGEC transforme la filière emballage ?
Adoptée pour réduire le gaspillage et limiter la production de déchets, la loi AGEC place l’économie circulaire au cœur de la stratégie environnementale française. Elle oblige les professionnels du packaging à repenser leurs modèles industriels et logistiques afin de :
- réduire la part d’emballages à usage unique,
- développer le réemploi et la réutilisation,
- garantir la traçabilité des emballages sur tout leur cycle de vie,
- concevoir des solutions éco-responsables et recyclables.
Les 5 points à vérifier dès maintenant pour assurer votre conformité
1. Quotas obligatoires de réemploi
La loi AGEC fixe pour 2025 des objectifs chiffrés de réemploi sur certains types d’emballages. Elle fixe une trajectoire ambitieuse : 5 % d’emballages réemployés dès 2023, puis 10 % en 2027. Pourtant, en 2023, seuls 2,22 % des emballages mis sur le marché ont été effectivement réemployés. La filière professionnelle atteint 7,1 %, mais le secteur ménager reste très en retard, avec seulement 1,1 %. Concrètement, sur 109,4 milliards d’unités d’emballages mises en circulation, à peine 2,4 milliards sont repassées dans une boucle de réutilisation. Les entreprises doivent donc démontrer leur capacité à intégrer dans leurs gammes des contenants conçus pour plusieurs cycles d’utilisation. Cette transition nécessite d’avoir repensé la conception des produits afin qu’ils soient robustes, standardisés et compatibles avec différents circuits logistiques. Elle implique également d’avoir revu la gestion des flux : collecte des emballages après usage, processus de nettoyage et de remise en circulation. Ce changement va bien au-delà d’une simple contrainte réglementaire : il modifie le modèle économique de nombreuses entreprises, qui doivent investir dans des solutions industrielles et organisationnelles nouvelles.
2. Traçabilité renforcée et preuve de conformité
Au-delà des volumes, la loi impose une traçabilité rigoureuse. Concrètement, chaque emballage réemployé doit pouvoir être suivi tout au long de son cycle de vie. Il doit être identifié et suivi via des outils numériques : QR codes, puces, plateformes de gestion centralisées et bases de données partagées avec les partenaires logistiques. Cette démarche ne se limite pas à une contrainte réglementaire : elle apporte des bénéfices opérationnels.
En centralisant les informations, l’entreprise obtient une meilleure maîtrise de ses stocks, réduit les pertes et peut valoriser sa performance environnementale auprès de ses clients et partenaires. À terme, l’emballage traçable devient un atout marketing : informer le consommateur sur le nombre de cycles déjà réalisés peut renforcer la perception positive de la marque. En somme, ces outils incontournables permettent de garantir la transparence et éviter les litiges lors des contrôles.
3. Des sanctions plus strictes
La loi AGEC introduit un cadre de pénalités financières significatives pour toute entreprise ne respectant pas les quotas de réemploi ou incapable de fournir des preuves de traçabilité. Mais l’enjeu dépasse la simple amende. Le risque porte sur l’image de marque : un manquement peut impacter la confiance des clients, des distributeurs et des investisseurs. Dans un marché où la responsabilité environnementale devient un critère de sélection, ne pas avoir anticipé ces obligations peut entraîner une perte de compétitivité. Selon plusieurs rapports parlementaires, les contrôles seront renforcés dans les mois à venir pour assurer l’application de la loi. En s’étant conformé aux réglementations en vigueur, cela permet non seulement d’éviter ces sanctions, mais aussi de montrer une démarche proactive qui peut devenir un avantage commercial.
4. Intégration de l’écoconception dès la phase de design
L’AGEC ne se limite pas au réemploi. Elle incite à adopter une démarche d’écoconception intégrée dès le développement produit. Cela signifie créer des emballages plus légers, fabriqués avec moins de matériaux, conçus pour être réparables ou facilement recyclables. Elle vise une réduction de 20% des emballages plastiques à usage unique d’ici fin 2025, dont 50% doit être obtenu grâce au réemploi. L’écoconception offre aussi des avantages économiques : allègement des emballages, optimisation des volumes de transport, réduction des matières premières et, in fine, baisse des coûts de production. Des exemples concrets existent : le retour de la consigne verre divise l’empreinte carbone par 5 et réduit la consommation d’énergie primaire de 76 % par rapport au recyclage classique. Cette évolution nécessite souvent une collaboration plus étroite avec les fournisseurs de matières premières, les designers et les partenaires industriels. Les entreprises qui adoptent cette approche dès aujourd’hui bénéficieront d’une longueur d’avance sur le marché et pourront communiquer sur un packaging plus responsable.
5. Nouveaux modèles économiques et logistiques
La mise en œuvre des quotas et de la traçabilité entraîne un changement profond des organisations logistiques. Les systèmes de consigne reviennent au premier plan : historiquement utilisées en Alsace pour la bière, ils sont aujourd’hui testés pour de nombreux types d’emballages. Nécessitant la mise en place de circuits de collecte, de centres de lavage, et d’un suivi précis des emballages réutilisables, la des contenants entre plusieurs entreprises émerge comme une stratégie clé : des projets pilotes, comme , financé par Citeo, prévoient la mise en circulation de 30 millions d’emballages réemployables pour 16 millions de citoyens dès 2025 dans quatre régions françaises. Cette approche permet aux entreprises de partager infrastructures, coûts et retours d’expérience. Présentant des coûts 2 à 7 fois inférieurs au recyclage, cette solution offre également un gain environnemental considérable (réduction de 92 % du volume de déchets). Par ailleurs, la digitalisation des flux logistiques – via des plateformes de gestion et des outils d’analyse de données – est un levier clé pour automatiser la traçabilité et sécuriser la conformité. Ce virage ouvre également de nouvelles opportunités : proposer des services de réemploi peut devenir une source de revenus supplémentaires, ou un argument commercial différenciant.
Pour aller plus loin : Webinar #8 – Le réemploi des emballages : de l’expérimentation à la réalité industrielle

Checklist : êtes vous conforme à la loi AGEC ?
- J’ai identifié les emballages à usage unique dans ma gamme
- J’ai lancé un plan de développement de solutions réemployables
- J’ai mis en place un système de traçabilité numérique fiable
- Mes équipes sont formées aux nouvelles exigences de la loi AGEC
- J’ai anticipé le budget logistique et technologique nécessaire
- J’explore déjà des partenariats (consigne, mutualisation, plateformes)
Comment la conformité anticipée à la loi AGEC devient-elle un atout stratégique ?
Attendre 2025 pour adapter votre organisation est risqué. En se préparant en amont, les entreprises ont pu :
- Assurer leur conformité réglementaire et éviter les sanctions
- Optimiser progressivement leurs processus industriels et logistiques
- Rester compétitives sur un marché où les clients privilégient les fournisseurs déjà alignés avec ces standards
- Renforcer leur image de marque et répondre aux attentes croissantes des consommateurs en matière d’emballages durables
Pour celles qui doivent encore rattraper leur retard, voici les étapes clés d’une transition réussie :
- Diagnostic interne : analyser vos emballages actuels, leur cycle de vie et leur coût global
- Prototypage et tests : développer des emballages réemployables et valider leurs performances techniques
- Mise en place d’outils de traçabilité : adopter des solutions compatibles avec votre ERP et vos partenaires de la chaîne logistique
- Formation : impliquer vos équipes (production, logistique, commercial) pour une transition fluide
- Communication : valoriser vos actions auprès de vos clients, investisseurs et collaborateurs
ALLFORPACK EMBALLAGE PARIS : le salon pour trouver vos solutions
La conformité n’est pas seulement une contrainte. C’est avant tout une opportunité pour :
- Mettre en avant vos innovations en matière d’emballages durables
- Renforcer votre image de marque auprès de vos clients et distributeurs
- Accéder à de nouveaux marchés où la conformité est une condition d’entrée
- Vous positionner en pionnier de la transition écologique dans l’emballage
Les exposants d’ALLFORPACK EMBALLAGE PARIS sont directement concernés par ces enjeux. Ce salon est une occasion unique de découvrir des technologies innovantes de traçabilité et d’échanger avec d’autres professionnels du secteur.
Pensez à préparer votre visite pour identifier vos futurs fournisseurs d’emballages réemployables ou vos partenaires logistiques spécialisés dans le réemploi.