La filière REP appliquée aux emballages industriels et commerciaux entre dans une phase décisive avec une mise en œuvre complète attendue en 2026.
La mise en place de la filière REP, Responsabilité Élargie du Producteur dédiée aux emballages industriels et commerciaux représente l’un des chantiers majeurs de la loi AGEC. Jusqu’ici, ces emballages professionnels tels que les films plastiques, les palettes, les caisses, les fûts ou conteneurs utilisés dans la logistique, l’industrie ou la distribution, n’entraient pas dans le périmètre d’une responsabilité financière directe des metteurs sur le marché. L’année 2026 change cette équation : un cadre légal consolidé, un financement restructuré et de nouvelles obligations de traçabilité vont redéfinir les pratiques de conception, de circulation et de gestion des emballages professionnels.
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Une filière de l’emballage attendue pour structurer un secteur jusque-là hétérogène
Les emballages industriels et commerciaux constituent un ensemble très diversifié de matériaux et de formats, souvent gérés par des circuits internes propres à chaque entreprise ou secteur. L’absence d'une filière formalisée entraînait jusqu’alors des performances de recyclage très variables, et une difficulté à assurer une responsabilité unifiée des producteurs. Ce contexte concernait aussi des familles plus techniques comme certains modèles optimisés dans le cadre du packaging design.
Le décret-cadre publié par le ministère, analysé notamment par la Banque des Territoires, vient désormais poser les fondations de la filière REP : définition du périmètre, obligations des metteurs sur le marché, gouvernance, agrément des éco-organismes. L’objectif est clair : harmoniser la prise en charge des déchets professionnels, financer les coûts de collecte et de recyclage, et encourager une réduction à la source, y compris dans les segments plus spécialisés des acteurs du packaging européen.
La nouvelle donne réglementaire : quels obligations et mécanismes à partir de 2026 ?
À partir de 2026, les entreprises devront assumer une responsabilité élargie et se conformer à des exigences déclaratives renforcées. Le cadre introduit trois évolutions déterminantes.

Ensuite, la traçabilité devient centrale. Les entreprises auront l’obligation de déclarer les volumes d’emballages mis en circulation, d’en préciser les matériaux et de documenter leur recyclabilité. Ce suivi régulier vise à créer une visibilité homogène, indispensable pour le pilotage de la filière et l’ajustement des contributions.
Enfin, cette réforme fonctionne comme un levier d’éco-conception. La préparation à horizon 2026 implique d’ores et déjà une révision des modèles d’emballages : simplification des structures, réduction des matériaux composites, amélioration du recyclage ou développement d’emballages réemployables. La réforme crée un mouvement en amont : l’impact environnemental doit être anticipé dès la phase de design, un enjeu au cœur du packaging design moderne.
REP professionnels : que doivent concrètement anticiper les entreprises ?
La transition vers la REP des emballages industriels et commerciaux ne concerne pas seulement une adaptation réglementaire. Elle implique une reconfiguration des choix techniques, économiques et organisationnels :
- Apparition d'éco-contributions liées aux volumes et matériaux.
- Obligation de déclaration des emballages mis sur le marché.
- Nécessité d’adapter les conceptions pour réduire les emballages difficiles à recycler.
- Clarification des responsabilités entre producteurs, distributeurs et utilisateurs professionnels.
Ces transformations nécessitent un travail en interne mais aussi un dialogue plus structuré avec les fournisseurs, les logisticiens et les clients. L'anticipation passe par une coopération renforcée tout au long de la chaîne de valeur.
2026 : un point de bascule durable
La filière REP pour les emballages professionnels ne se limite pas à l’ajout d’une obligation administrative. Elle marque un tournant dans la manière dont les entreprises organisent leurs flux d’emballages et évaluent leur impact environnemental, visant à combler une zone grise et à généraliser la prise en charge financière par les producteurs.
À partir de 2026, les entreprises devront intégrer la REP comme un élément stratégique de leur gestion opérationnelle : maîtrise des tonnages, choix des matériaux, optimisation logistique, reporting, et réduction des déchets non valorisables. La réussite de cette transition dépendra de la capacité des organisations à anticiper, ajuster leurs pratiques et collaborer à l’échelle de la filière.
En attendant de retrouvez les experts de l’emballage au salon ALLFORPACK EMBALLAGE PARIS du 24 au 26 novembre 2026 à Paris Nord Villepinte, un webinar sur est prévu en janvier sur la thématique “Une REP pour les emballages professionnels plus de 30 ans après celle des emballages ménagers”.
Plus d’informations à venir.
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